Mathieu Pernot
L’Atlas en mouvement (Bibliothèque de la Part-Dieu) – de Mathieu Pernot – doit être considéré comme une présentation complète. Il se réfère aux personnes, à leurs conditions de vie, aux conditions géographiques, écologiques et économiques. Il offre également une vue sur les contextes ethnologiques.
L’Atlas en mouvement est une pièce pédagogique qui transmet des connaissances et permet de comprendre. Il s’agit de personnes qui ont des points communs dans leurs cultures, rôles et appartenances si différenciés, qu’ils soient choisis personnellement ou imposés par les milieux dominants. Ce sont des personnes qui existent dans des conditions déclassées, qui tentent de s’affirmer dans des structures misérables et qui, malgré leur fragilité sociale, n’ont pas encore abandonné l’espoir d’un changement positif.
Mathieu Pernot s’en occupe depuis des années et les accompagne et les soutient de différentes manières. Rien qu’à travers ses photographies, il leur a donné une voix et a représenté le public. Déjà à l’époque, l’artiste s’était consacré aux destins des familles Sinti et Roman dans l’exposition La Traversée (2014 – publication ISBN 978-2-912132-78-9) à la Galerie nationale du Jeu de Paume (curatrice Marta Gili).
A l’époque, ces gens du voyage ont été emprisonnés – le régime de Vichy a créé des camps dans le département des Bouches-du-Rhône (à Arles)… Pernot a fait des recherches et a rencontré des survivants. Il a immortalisé leur situation, leur biographie et leur histoire dans ses photographies – d’une manière qui inspire le respect et la dignité des personnes….
Depuis vingt ans, Mathieu Pernot rendait visite à une famille nombreuse à Arles. C’est devenu plus que de simples visites. Car de celles-ci sont nées des rencontres basées sur la confiance. Avec ses photographies, Mathieu Pernot décrit de manière impressionnante la vie de cette famille, de son ascension à son déclin.
Amour, joie, tristesse, dispute ….
Montrer ces destins avec une telle empathie ne peut que permettre une proximité entre lui et les proches, l’artiste français n’étant jamais aux limites du respect et de la politesse, n’utilisant jamais négativement la familiarité créée : Les Gorgan (publication 978-2-36511-120-1) – tel est le titre de son exposition lors des Rencontres internationales de la photographie d’Arles (2017).
Pernot a fait des recherches sur eux dans différents endroits. Qu’ils aient été domiciliés dans des ghettos aux abords des villes, comme à Arles, ou qu’ils aient débarqué à Calais ou à Lesbos en tant qu’exilés, dans des conditions de camps désastreuses. Leur situation est due à un système économique capitaliste brutal et inhumain. Les uns vivaient, comme aux Les Gorgan, sous la dissociation que l’État leur avait imposée, les autres ne voyaient qu’une chance d’échapper à une telle misère, sciemment provoquée par les pays riches dans leur pays d’origine, en fuyant.
Les migrants en tant que passeurs de connaissances
Mathieu Pernot a vu beaucoup de cela et en rend compte aujourd’hui dans L’Atlas en mouvement, comme le titre de l’exposition, à l’aide de photographies, de vidéos, de cartes, d’objets trouvés et de matériaux manuscrits. Sa présentation s’écarte toutefois des photographies habituelles. Pernot a associé les personnes concernées à la représentation de leur situation, les a fait participer activement. Il en résulte pour L’Atlas en mouvement une étude sur la migration de personnes qui ont manifestement échangé leur ancienne misère contre une nouvelle.
Leurs chemins étaient si différents, leurs dangers aussi. Mais leurs vécus, leurs expériences ont une valeur inestimable que Pernot a apportée à cette exposition.
Onze thèmes permettent de retracer ces mouvements, qu’ils soient temporels, géographiques ou socioculturels, et d’appréhender la notion d’exil sous un jour nouveau grâce à ces découvertes.
Commissaire de l’exposition : Thaïva Ouaki
Mathieu Pernot : L’Atlas en mouvement – Bibliothèque de la Part-Dieu (Lyon), jusqu’au 1er juillet 2023
Mathieu Pernot – Bibliothèque de la Part-Dieu
L’Atlas en mouvement ist ein Lehrstück, das Wissen vermittelt, Verständnis ermöglicht. Es geht um Menschen, die in ihren so differenzierten Kulturen, Rollen und Zugehörigkeiten, sei es persönlich gewählt, sei es von herrschenden Kreisen oktroyiert, Gemeinsamkeiten aufweisen. Es sind Menschen, die in deklassierten Zuständen existieren, unter verelenden Strukturen sich zu behaupten versuchen und trotzt ihrer sozialen Fragilität die Hoffnung auf eine positive Veränderung bisher nicht aufgegeben haben.
Mathieu Pernot hat sich dieser seit Jahren angenommen und auf unterschiedliche Weise begleitet und unterstützt. Allein durch seine Photographien gab er ihnen eine Stimme und stellte Öffentlichkeit dar. Schon damals widmete sich der Künstler in der Ausstellung La Traversée (2014 – Publikation ISBN 978-2-912132-78-9) in der Galerie nationale du Jeu de Paume (Kuratorin Marta Gili) den Schicksalen von Sinti und Roman-Familien.
Liebe, Freude, Trauer, Streit ….
Pernot forschte an verschiedenen Orten über sie. Ob sie am Rande von Städten in Gettos ihre Domicile wie in Arles fanden, ob etwa in Calais oder auf Lesbos als Gestrandete landeten und in ihrem Exil unter katastrophalen Lagerbedingungen ausharrten. Ihre Situation ist dem brutalen, menschen-verachtenden kapitalistischem Wirtschaftssystem geschuldet. Die einen lebten wie in Les Gorgan unter der Dissozialität, die ihnen der Staat zugewiesen hatte, die anderen sahen nur durch Flucht die Chance, solchem Elend, das von reichen Ländern in ihrer Heimat bewusst herbeigeführt worden war, zu entkommen.
Migrantinnen und Migranten als Wissenvermittler
Mathieu Pernot sah hiervon viel und berichtet nun in L’Atlas en mouvement, so der Titel der Ausstellung, anhand von Photographien, Videos, Karten, Fundstücken und handgeschriebenen Materialien. Allerdings weist seine Präsentation von üblichen Lichtbildern ab. Pernot beteiligte die Betroffenen an der visuellen Darstellung ihrer Verhältnisse, liess sie aktiv teilnehmen. Dadurch entstand für L’Atlas en mouvement eine Studie über die Wanderung von Menschen, die offensichtlich das alte Elend mit dem neuen tauschten.
Ihre Wege waren so unterschiedlich, ihre Gefahren ebenso. Aber ihre Erleben, ihre Erfahrungen haben einen unschätzbaren Wert, den Pernot in diese Exposition eingebrachte.
In elf Themenbereichen lassen sich diese Beswegungen, ob zeitlich, ob geographisch, ob sozio-kulturell nachvollziehen und den Begriff Exil aufgrund dieser Erkenntnisse neue begreifen.
Kurator der Ausstellung: Thaïva Ouaki
Mathieu Pernot: L’Atlas en mouvement – Bibliothèque de la Part-Dieu (Lyon), bis 1. Juli 2023
Mathieu Pernot
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