Julia Scher
Parmi les pièces exposées, on trouve de nouvelles œuvres – comme des sculptures en marbre.L’artiste est particulièrement connue pour ses réflexions sur la réalité de la vie, massivement soumise au contrôle public et privé.Les analyses de Julia Scher dans le domaine du contrôle social révèlent l’espionnage permanent.
Ce qui semble servir les intérêts de la sécurité se révèle souvent être un mépris des droits de la personnalité ou une violation de la vie privée.
Ce qui est salué comme un progrès par une partie de la population se retourne contre elle. C’est ce qu’a montré Julia Scher au musée Abteiberg 2023 – dont la commissaire est Susanne Titz et Gian Marco Hölk.
Les avantages supposés promis par exemple par SMART Home, qui permet de commander à distance l’éclairage et les appareils électroménagers, d’être accueilli à son arrivée par la maison éclairée, peut-être par un titre de musique particulier en entrant dans la pièce, ou plus tard de choisir depuis son fauteuil le programme de télévision de son choix grâce à un système de surveillance ou de passer des commandes à des entreprises – tout cela est censé servir à améliorer la qualité de vie.
Un constructeur automobile a également eu l’idée d’équiper les véhicules d’un système de caméras qui filme en permanence ce qui se passe dans la voiture et à 360° à l’extérieur, et qui enregistre les données même lorsque la voiture est à l’arrêt. Étonnamment, tout cela est congruent avec le règlement général sur la protection des données (RGPD).
Surveillance permanente
Derrière la surveillance permanente – qu’elle soit visuelle ou sonore – censée nous rassurer, se cachent des motivations totalement différentes. Cela vaut aussi bien pour les initiateurs étatiques que pour ceux du secteur privé. Ils partent du postulat de base que l’être humain est mauvais.
Julia Scher s’intéresse aux effets de la technologie, à l’utilisation des médias numériques. Et l’abus de pouvoir.
Ses œuvres semblent menaçantes si l’on considère le potentiel auquel elles se réfèrent. Elle fait plus que réfléchir à la situation dans (et avec) la société.
De l’ignorance du droit à l’autodétermination aux attaques contre le libéralisme, nous acceptons tout, visiblement bienveillants envers le système qui, au-delà de l’exploitation de la force de travail humaine, tente également de s’emparer des sens et des sentiments.
Avec ses œuvres, Julia Scher souligne sa responsabilité en tant qu’artiste. Nous devrions saluer ses déclarations et nous en servir pour nos propres réflexions.
Publication
Julia Scher R.S.I., édité par Nadia Ismail et Matthias Kliefoth en collaboration avec le Museum Abteiberg, la Kunsthalle Giessen, le Musée d’Art Moderne et Contemporain Gèneve (MAMCO) et la Kunsthalle Zürich. Distanz Verlag, ISBN 978-3-95476-488-4.
Julia Scher – The Mammoth Book of Eyewitnesses, Galerie Esther Schipper, jusqu’au 23 mars 2024
Julia Scher – Paris
Julia Scher wird von der Galerie Schipper erstmalig am Place Vendôme gezeigt.
Was scheinbar den Sicherheitsinteressen dient, entlarvt sich nicht selten als Missachtung von Persönlichkeitsrechten oder Eingriff in die Privatsphäre.
Was als Fortschritt in Teilen der Bevölkerung gefeiert wird, verkehrt sich in das Gegenteil. Das zeigte Julia Scher im Museum Abteiberg 2023 – kuratiert von Susanne Titz und Gian Marco Hölk
Die angeblichen Wohltaten, die zu Beispiel das SMART Home verspricht, indem man aus der Ferne etwa Beleuchtung und Hausgeräte steuert, um bei Ankunft dann von dem illuminierten Haus willkommen geheissen, vielleicht mit einem bestimmten Musiktitel bei Betreten des Zimmers begrüsst zu werden, später vom Sessel aus mittels eines Überwachungssystems das Wunschprogramm im Fernsehen wählen zu können oder Bestellungen bei Firmen aufzugeben – das alles soll angeblich der Verbesserung von Lebensqualität dienen.
Auch ein Automobilhersteller kam auf die Idee, Fahrzeuge mit einem System von Cameras auszustatten, die permanent das Geschehen im Auto und 360° ausserhalb filmen und die Daten speichern – auch während des ruhenden Verkehrs. Erstaunlich, dass das alles mit der Datenschutz-Grundverordnung (DSGVO) kongruent sein soll.
Überwachung permanent
Hinter der dauerhaften Überwachung – sei es optisch, sei es akustisch – die uns in Sicherheit wiegen soll, verbergen sich völlig andere Motive. Das gilt sowohl für staatliche wie auch privatwirtschaftliche Initiatoren. Die gehen von der Grundsätzlichkeit, dass der Mensch böse ist, aus.
Julia Scher beschäftigt sich mit den Auswirkungen von Technologie, dem Einsatz von digitalen Medien. Und dem Machtmissbrauch.
Ihre Werke wirken bedrohlich, bedenkt man das Potential, was hiermit signifiziert wird. Es macht mehr als nachdenklich, wie weit es in (und mit der) Gesellschaft gekommen ist.
Über die Ignoranz des Selbstbestimmungsrechts bis zur Attacke auf die Liberalität nehmen wir alles so hin, meinen es offensichtlich gut mit dem System, das über die Ausbeutung der menschlichen Arbeitskraft hinaus auch die Sinne und Gefühle zu okkupieren versucht.
Julia Scher unterstreicht mit ihren Werken die Verantwortung als Künstlerin. Ihre Aussagen sollten wir begrüssen und für die eigene Auseinandersetzung nutzen.
Publikation
Julia Scher R.S.I., editiert von Nadia Ismail und Matthias Kliefoth in Zusammenarbeit mit Museum Abteiberg, Kunsthalle Giessen, Musée d’Art Moderne et Contemporain Gèneve (MAMCO) und Kunsthalle Zürich. Distanz Verlag, ISBN 978-3-95476-488-4.
http://www.juliascher.com/
(escalier B par la cour intérieure, 2ème étage à gauche)
75001 Paris