Le second concerne l’exposition. Elle marque trois complexes de travail, Rose c’est Paris, réalisée avec Serge Bramly (2010), Détenues (2014) et La Chapelle. Cette dernière date de 2018 à 2021.
Si les photographes et les personnes à représenter se prennent au sérieux, on attend de leur rencontre un résultat visuel acceptable. Une condition préalable est absolument la confiance mutuelle.
Qui est le garant de ces rendez-vous ? Qui est considérée comme représentative dans le genre de la photographie de portrait féministe : Bettina Rheims.
Depuis de nombreuses années, l’artiste traite des personnalités, effectue des recherches à travers des caméras, enregistre des portraits. Alors que dans le passé, Reims poursuivait des études sociales, entre autres dans les domaines du théâtre, de la danse et de la mode, elle a fait connaître au public des artistes en partie inconnus, auxquels se sont joints par la suite de grands noms du cinéma, par exemple.
Détenues
Si les photographes et les personnes à représenter se prennent au sérieux et attendent un résultat visuel acceptable de leurs rencontres, cela présuppose nécessairement une confiance mutuelle.
Qui est le garant de ces rendez-vous ? Qui est considérée comme représentative dans le genre de la photographie de portrait féministe : Bettina Rheims.
Est-il possible de dépeindre les femmes dans leur situation, en tant que détenues dans les prisons et dans cette périphérie absolument froide, qui rend impossible l’existence d’une personnalité ?
Toute intimité est retirée à un prisonnier, par exemple en étant placé dans une cellule commune. Elle n’est donc pas protégée des contrôles brusques (parfois harassants) de son cachot par le personnel pénitentiaire. Leurs sentiments et leurs pensées sont cachés au public. Et leur estime de soi ? Il ne s’agissait pas seulement d’images. Les personnes représentées pouvaient choisir leur costume, se glisser dans un rôle, exprimer leur univers émotionnel, suivre leurs souhaits et leurs rêves.
Les quatre prisons de France ont soutenu le projet artistique de Rheim.
Robert Badinter est intervenu, a insisté, connaissant bien la qualité de photographe de Bettina Rheim, pour qu’elle tende la main aux femmes emprisonnées.
Avec Reims, il associe les possibilités de reproduction des personnalités, même si la privation de liberté tente de les supprimer. Badinter ne connaît que trop bien les conséquences des conditions d’emprisonnement. Ils conduisent à un manque de visage et d’intimité. Ce qui reste, c’est seulement le chemin vers la liberté intérieure.
Robert Badinter, également ancien ministre de la justice renommé, est et était conscient que Bettina Rheims réussira à redonner aux femmes emprisonnées – même si ce n’est que pour un moment – leur glamour, à se sentir et à se savoir féminines, à se sentir et à se savoir dignes d’estime, attirantes et aimables. Et comme Badinter avait (avait) raison.
Le fait que les femmes photographiées par Bettina Rheims dans quatre prisons aient décidé de se rencontrer suggère plusieurs choses.
Cela pourrait avoir un rapport avec leur vulnérabilité. Le contact avec Reims a peut-être eu un effet curatif. Leurs blessures recevraient de la publicité, comme des cris en silence. Dans la situation avec la caméra, un sentiment de leur propre intimité serait à nouveau possible, car le sens de la honte pourrait être expérimenté ou retrouvé dans une situation totalement inconnue.
Reims donne aux femmes concernées beaucoup de choses, une image d’elles-mêmes, à la fois intérieurement et extérieurement.
Les portraits des 68 femmes visitées fournissent des informations – sentiments de tristesse, de déception, d’espoir, de scepticisme, de désespoir, de joie …….
Les photographies de Rheim sont la récupération de profils perdus de femmes, déclenchent une grande réflexion et une exigence d’humanité.
Et le résultat a été publié comme un livre très recommandé avec des textes de Robert Badinter et Nedeije Laneyrie-Dagen par Gallimard (Éditions Gallimard, Collection Blanche), ISBN : 978-2-07 276394 6 .
La Friche La Belle de Mai a exposé Détenues à l’époque.
Bettina Rheims a reçu le Grand prix de la photographie de Paris. Elle a été distinguée par les titres de Commandeur de la Légion d’honneur, Commandeur des Arts et des Lettres, Grande officière de l’ordre national du Mérite. Pour l’œuvre de sa vie, Jacques Chirac l’a décorée du titre de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Aujourd’hui, l’INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE expose cette œuvre ainsi que Rose c’est Paris et La Chapelle. L’exposition a été organisée par Carole Sandrin et Gabrielle de la Selle, en collaboration avec Bettina Rheims et Gwénaëlle Petit-Pierre.
L’INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE vous invite à une visite virtuelle du studio de Bettina Rheims à Paris. Les réservations sont obligatoires. Le billet est également valable pour une visite de l’exposition.
Bettina Rheims – Perspectives : INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE, du 8 octobre au 5 décembre 2021, vernissage le 7 octobre 2021 – 18h30 – 23h
Wer ist Garantin solcher Rendenz-vous ? Wer gilt als Repräsentatin im Genre der feministischen Portrait-Photographie: Bettina Rheims.
Jegliche Intimität ist einer Gefangenen genommen, etwa auch durch die Unterbringung in einer Gemeinschaftszelle. So ist sie von abrupten (teils schikanösen) Kontrollen ihres Kerkers durch das Gefängnispersonal nicht geschützt. Ihre Gefühle und Gedanken sind der Öffentlichkeit verborgen. Und ihr Selbstwertgefühl ?
Es ging auch nicht nur um Abbildungen. Die Portraitierten konnten sich ihre Kostümierung auswählen, in eine Rolle schlüpfen, ihrer Gefühlswelt Ausdruck geben, ihren Wünschen und Träumen folgen.
Die vier Gefängnisse in Frankreich unterstützten Rheim’s Kunst-Projekt.
Es könnte mit ihrem Verletztsein zu tun haben. Von dem Kontakt mit Rheims ging eventuell eine heilende Wirkung aus. Ihre Wunden würden Öffentlichkeit erhalten, wie Schreie in der Stille. In der Situation mit der Camera wäre ein Empfinden von eigener Intimität wieder möglich, weil sich in der doch völlig ungewohnten Lage die Bedeutung von Scham erfahren oder wiedergewinnen liesse.
Rheims gibt den betroffen Frauen ganz viel wieder, ein Bild von sich selbst, innerlich wie äusserlich.
Die Portraits der 68 besuchten Frauen geben Auskunft – Empfindungen von Trauer, Enttäuschung, Hoffnung, Skepsis, Verzweiflung, Freude …..
Rheims Photographien sind die Wiedererlangung verlorener Profile der Frauen, lösen grosse Denkwürdigkeit aus und eine Forderung nach Menschlichkeit.
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